Ordinateurs, tablettes, smartphones, etc. sont très énergivores et responsables de 45 % de la totalité des émissions de gaz à effet de serre émis par le secteur du numérique. Un effet que l'on doit majoritairement à leur processus de production.

Dans « La Face cachée du numérique » ou « Les impacts du smartphone », l'Ademe relève que « la plupart des composants sont fabriqués en Chine ou en Corée, dont l'électricité provient du charbon et pèse donc lourdement dans le changement climatique », de même que leur transport ensuite. Leur fabrication nécessite par ailleurs des matières premières extraites le plus souvent dans des conditions inacceptables d'un point de vue environnemental (rejets d'eau acide, de déchets radioactifs, etc.) comme humain (conditions de travail, exploitation des enfants, conflits armés ou aux dépens des populations locales, etc.).

Nombre de ces matières premières, rares, s'épuisent à grande vitesse. Le tungstène composé chimique par exemple – qui permet aux téléphones de vibrer – ou le cobalt – dont 30 grammes sont nécessaires pour fabriquer un ordinateur –, présentent « un risque élevé de pénurie d’approvisionnement », selon la Commission européenne. Si nous voulons continuer à les utiliser, nous n'avons donc pas d'autre choix que de réduire notre consommation, en prolongeant la vie de nos appareils et en les recyclant.

600 kg de matières premières sont nécessaires pour fabriquer un ordinateur de 2 kg, 500 pour une box Internet, 200 pour un smartphone.

Sur l'ensemble de son cycle de vie, un ordinateur émettra 156 kg de CO2, dont les deux tiers justes pour sa fabrication.

En 2021, chaque Européen dispose en moyenne de 8,9 équipements numériques, contre 5,3 en 2016.

10 milliards de téléphones portables ont été vendus dans le monde depuis 2007.

Source : Ademe

Consommez en fonction de vos besoins

Avec des modèles de téléphone ou de tablette sortant tous les ans, les promesses de facilité des objets connectés ou le développement de nouveaux usages numériques, il est tentant de renouveler son équipement, même encore fonctionnel.  Avant de céder à l'achat, mieux vaut prendre le temps de la réflexion en se posant deux questions : ce matériel m'est-il vraiment nécessaire et ses capacités sont-elles adaptées à l'usage que j'en aurai ?

La majorité de l'impact environnemental étant liée à la fabrication, la question de l'achat est primordiale. Par ailleurs, comme le souligne l'Ademe, « faire durer nos équipements numériques constitue le geste le plus efficace pour diminuer leurs impacts : passer de 2 à 4 ans d'usage pour une tablette ou un ordinateur améliore de 50 % son bilan environnemental ». Le choix d'un écran plus grand, d'un processeur plus puissant ou d'une cafetière connectée ou non est aussi loin d'être anodin.

Intégrez l'environnement comme critère de choix d'achat

Comme pour de nombreux produits, les équipements numériques disposent de labels environnementaux. Deux sont recommandés par l'Ademe : le label EPEAT et la certification TCO. Depuis le 1er janvier 2021, vous pouvez également prendre en compte l'« indice de réparabilité » , du moins pour l'achat des téléviseurs, smartphones et ordinateurs portables (il s'étendra à d'autres produits dans les années à venir). Pensez également à comparer la consommation d'énergie des appareils avant de faire votre choix pour l'un d'eux.

Une autre bonne façon de limiter son impact environnemental est d'opter pour du matériel reconditionné. Comme il a été nettoyé, révisé et vérifié, c'est l'assurance d'avoir un objet performant et en très bon état. D'autant qu'il bénéficie d'une garantie légale (lire à ce sujet notre article Produits reconditionnés : quelles garanties ? ). 

Allongez leur durée de vie en les entretenant

Pour conserver plus longtemps votre équipement, ne le laissez pas surchauffer ou laissez-le reposer quand il commence à surchauffer. Pensez aussi à le nettoyer et à enlever la poussière qui s’immisce inévitablement à l'intérieur et peut entraîner une élévation de la température, notamment pour les ordinateurs et les télévisions.

Veillez toujours à avoir un espace-disque libre suffisant (au moins 10 % pour un téléphone, 20 % pour un ordinateur). Si ce n'est pas le cas, transférez des données sur un autre support et supprimez celles dont vous n'avez plus besoin. Désinstallez les programmes ou applications que vous n'utilisez pas. Enfin, utilisez les outils installés pour réparer les erreurs ou optimiser l'appareil et installez des protections contre les virus et les programmes ou logiciels malveillants.

Pour ce qui est plus spécifiquement du téléphone ou des tablettes, protégez-les avec une housse, une coque et/ou un film de protection. N'attendez pas que leur batterie soit complètement à plat pour les recharger et ne les laissez pas en charge trop longtemps (notamment pas une nuit entière).

Pensez à la réparation

En cas de panne, le bon réflexe est de penser à la réparation. Pour les ordinateurs, seulement un Français sur deux choisit cette option. Si l'équipement est toujours sous garantie, faites-la jouer. Sinon, tentez de le réparer vous-même (en vous aidant des nombreux tutoriels en ligne ou en vous rendant dans un lieu de réparation collaboratif de type Repair Café) ou en faisant appel à un professionnel ou au SAV du constructeur.

Donnez-leur une seconde vie

Si vous n'avez plus l'utilité d'un appareil, revendez-le s'il est fonctionnel, donnez-le à un proche ou une structure de réemploi (ressourceries, recycleries, réseau Emmaüs, etc.). Vous pouvez également le rapporter en magasin – ils ont l'obligation de le reprendre, même s'il n'a pas été acheté chez eux – ou en déchetterie pour qu'il soit reconditionné ou recyclé. Téléphones et ordinateurs représentent en effet un précieux gisement de matériaux recyclables. Or, selon un rapport sénatorial publié en 2016, 100 millions de téléphones dorment dans nos tiroirs.

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