L’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé 2013 « Année internationale de la coopération dans le domaine de l’eau ». A l’occasion de la journée mondiale de l’eau, l’association de consommateurs et usagers CLCV rappelle ses propositions concernant la politique de l’eau.

L’évaluation de la politique de l’eau

La CLCV a noté avec intérêt la mise en place d’un groupe de travail du Comité national de l’eau dans le cadre des travaux du Comité  interministériel de modernisation de l'action publique, et d’un groupe de travail parlementaire d’étude « Politique de l’eau ». Depuis des années le nombre de rapports s’est multiplié faisant à la fois un diagnostic de la situation et formulant des propositions d’action, sans parler d’un certain nombre d’injonctions européennes. Aussi la première des choses est de ne pas partir à nouveau de zéro, mais de mettre sur la table pourquoi, malgré les quelques avancées des lois de 1992 et 2006, leurs conclusions ont été aussi peu prises en compte, quels sont les intérêts qui s’y sont opposés, quelles ont été les contraintes aussi difficilement surmontées.

La solidarité internationale

En France, les services de l’eau et les Agence de l’eau peuvent décider de consacrer 1% de leur budget pour financer des actions de coopération décentralisée dans le domaine de l’eau et de l’assainissement.

Consciente des enjeux et des besoins vitaux, et tout en rappelant que dans notre pays le droits à l’eau n’est pas encore totalement garanti pour tous, la CLCV a soutenu cette possibilité de soutien à des projets concrets de développement.

Elle demande cependant que cette aide payée se fasse en toute transparence, en informant et en associant les consommateurs et usagers qui au final en supporte le coût dans leur facture.

En concertation avec ses homologues des différents pays concernés par cette aide au développement, elle pose deux conditions au financement des opérations de coopération décentralisée :

  • les programmes et projets doivent avoir été élaborés avec les populations concernées et les organisations qui les représentent, sans que notre propre modèle soit imposé, le contenu de cette concertation et leur avis devant être présentés avec le projet ;
  • la commission consultative des services publics locaux (ou le Comité de Bassin) doit être consultée sur les projets qui feront l’objet d’un financement. Si le service public de l’eau et de l’assainissement envisage un financement, la population doit être informée et selon l’importance du financement une consultation devrait être organisée.

La solidarité ne se décrète pas par une taxe subie, même si celle-ci est « indolore » comme certains l’affirment. La solidarité suppose information, échange, transparence, c’est aussi un exercice de démocratie participative.

En outre, au plan local les jumelages entre « territoires du Nord et du Sud » pourraient permettre d’étendre les échanges aux contacts et rencontres entre représentants des consommateurs et usagers.