Depuis les années 2000, les margarines, les yaourts et les vinaigrettes anticholestérol sont bien installés dans les habitudes des consommateurs qui craignent à tort ou à raison d’avoir trop de cholestérol.

Le 25 juin, l’Anses a rendu public un avis sur ces aliments à base de phytostérols qui montre que leur efficacité est plus que douteuse. L’Anses rappelle en effet que dans 30 % des cas, ils n’entraînent pas la baisse de cholestérol attendue. De plus, même si baisse il y a, elle demeure modeste, de l’ordre de 10 % et serait sans effet sur le risque cardiovasculaire en tant que tel. L’agence affirme ainsi très clairement : « sur le plan de la santé publique, les données disponibles ne permettent pas de considérer les aliments enrichis en phytostérols/stanols comme un moyen approprié de prévention des maladies cardiovasculaires ».

Dès lors, nous demandons une révision de l’allégation autorisée par la Commission européenne pour ces produits et plus précisément la suppression de la mention « une cholestérolémie élevée constitue un facteur de risque de développement d’une maladie cardiaque coronarienne ». En effet, elle suggère que les aliments anticholestérol contribueraient à une diminution du risque cardiovasculaire, bénéfice qui n’est manifestement pas établi.

Cette prudence est d’autant plus nécessaire que, d’après l’Anses, un rôle délétère d’apports élevés de phytostérols ne peut être exclu faute d’étude approfondie sur le long terme. Cette lacune ne concerne d’ailleurs pas que les produits anticholestérol et la mise sur le marché de ce type d’aliment devrait être assortie d’une obligation de suivi épidémiologique à la charge des professionnels.

Il est important de rappeler aux consommateurs que la prévention des risques cardiovasculaires passe avant tout par une alimentation variée et par une activité physique régulière. Aucun aliment « santé » ne peut se substituer à ces recommandations. Nous invitons enfin les consommateurs qui souhaitent y avoir recours à solliciter au préalable l’avis de leur médecin et à bien lire les étiquettes pour éviter toute contre-indication aussi bien pour eux-mêmes que pour leur entourage.

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