Ces  hausses très sensibles frisent même les 10 % pour certaines références et concernent un large éventail de produits : produits céréaliers (biscuits, céréales du petit-déjeuner), produits laitiers, café, chocolat, pizzas, etc…

Depuis quelques mois, les professionnels de l’agroalimentaire annoncent que les fortes hausses des matières premières agricoles de base (blé, maïs, soja, café) vont entraîner une augmentation de prix en rayon. Si les tensions sur les marchés internationaux sont réelles, la question de leur répercussion sur les prix à la consommation demeure posée. Comment se fait-il que les hausses de prix agricoles soient transmises de façon immédiate et mécanique jusqu’au consommateur alors que les baisses n’affectent pas ou si peu les prix en rayon[1] ?

Face aux augmentations en cours, la CLCV demande :

  • Une plus grande transparence sur la formation des prix, mission de l’observatoire des prix et des marges. Celui-ci publie ce jour un rapport qui vient confirmer qu’au cours de la décennie les marges brutes de la grande distribution se sont maintenues alors que les prix agricoles ont diminué. Nous souhaitons que cet observatoire aille plus loin en s’intéressant désormais aux marges nettes, afin d’analyser le partage de la valeur ajoutée entre les acteurs ;

  • Une politique de la concurrence plus volontariste. Malgré la loi de modernisation de l’économie de 2008, on estime que dans la grande distribution les acteurs sont en position dominante dans près de 50 % des zones de chalandise. Un tel contexte est évidemment défavorable aux consommateurs ;

  • Un étiquetage des prix plus clair pour les consommateurs. En période d’inflation, les distributeurs tendent à multiplier les promotions. Or, une enquête de la répression des fraudes a montré en 2010 que les non-conformités dans ce domaine étaient très fréquentes en particulier en matière d’affichage des prix. La CLCV propose donc que toute annonce de promotion soit systématiquement accompagnée du pourcentage de baisse du prix au kilo. Ce pourcentage devrait être indiqué dans une taille de caractère équivalente à celle de l’annonce promotionnelle.


[1] Cf notre étude sur les prix alimentaires et agricoles au cours de la décennie 2000 : http://www.lepointsurlatable.fr/images/documents/CLCV_091110_Dossier_presse_prix_agroalimentaires.pdf