Dès le début du confinement l’approvisionnement en circuit court a explosé. « Chaque crise sanitaire (vache folle, scandale de la viande de cheval…) a amené des consommateurs vers les circuits courts. Même si la motivation d’aider les producteurs reste forte et importante, actuellement elle n’est pas la motivation première des Français. Aujourd’hui ils sont attentifs à leur alimentation pour rester en bonne santé et éviter le coronavirus » analyse Yuna Chiffoleau, directrice de recherche en sociologie et ingénieure agronome à l’INRA (Institut national de la recherche agronomique). « Ils achètent en circuit court pour se rassurer (moins de manipulations des produits par exemple) et continuer à manger sainement pour préserver leur santé. Ils se disent plus on sera en bonne santé, plus on sera en mesure de résister au coronavirus » conclut-elle. 

Un coup de projecteur sur les circuits courts

La crise du coronavirus a mis un coup de projecteur sur les circuits courts et les a rendus plus accessibles. De nombreux producteurs se sont mis à la distribution en circuit court, des initiatives se sont développées mais aussi des outils pour trouver plus facilement un producteur près de chez soi. Certaines régions et départements, comme la Nouvelle Aquitaine, la Normandie et la Côte-d’Or, ont mis à disposition des cartes interactives des producteurs à proximité. De nombreuses plateformes en ligne se sont développées pour proposer des livraisons à domicile.
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Ces pratiques alimentaires vont-elles s’installer durablement après la crise ? 

Pendant la période de confinement, le temps accordé à la préparation des repas a été plus important. Cela a été l’occasion de cuisiner des produits bruts. Même en reprenant un rythme de travail normal, certaines habitudes de cuisine peuvent perdurer car « on s’est rendu compte que faire des carottes râpées soi-même n’était pas compliqué et surtout pas plus cher que de les acheter toutes prêtes » souligne Yuna Chiffoleau. 

Quant à l’achat en circuit court, elle estime que l’on a toutes les raisons de penser que oui. « La crise aura permis de faire tomber certains clichés sur les circuits courts : ce n’est pas forcément plus cher, c’est plus proche, pratique, facile d’accès et on n’a pas besoin d’adhérer à un projet de société ou à une secte ! Après le retour à la « normale », l’achat en circuit court sera plus facile et les solidarités de quartier créées pendant le confinement vont perdurer » estime-t-elle. 

Mais pour que cela perdure il faut aussi que les producteurs ne loupent pas le virage. Les consommateurs poursuivront à acheter en circuit court s’ils continuent à retrouver cette convivialité et un ensemble de services de liens sociaux (cours de cuisine, fiches recettes...) qui les rendent différents des supermarchés. Il faut qu’ils conservent ce qui fait aussi leur attractivité : le lien social.

Comment bien conserver ses aliments ?

Lorsque ces aliments ne sont pas emballés ou étiquetés comment faire ? Œufs, charcuterie, plats cuisinés... En réfrigérateur ou au congélateur retrouvez la durée de conservation conseillée dans nos fiches :

Ces dates sont indicatives, elles tiennent compte d’une conservation optimale dans des emballages individuels et hermétiques 

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