Josiane Reibel a poussé les portes de la CLCV en entendant parler de son action pour les consommateurs dans les médias. En constatant que l’association obtenait fréquemment des résultats sur de nombreux sujets (consommation, logement social et privé, environnement, alimentation), et qu’elle constituait une organisation de défense des locataires sur l’ensemble du territoire, elle a décidé de s’engager. 

Elle a participé à la création d’une antenne de la CLCV pour le Bas-Rhin qui s’est très vite agrandie pour devenir une union départementale et développer la défense des intérêts des locataires dans le parc social et privé. « Grâce au travail de l’union départementale, nous obtenons toujours des réponses de la part des bailleurs sociaux et trouvons des solutions à l’ensemble des litiges entre locataires et bailleurs. Avec la crise actuelle, nous restons davantage mobilisés pour aider nos concitoyens. » souligne Mme Reibel

Comment êtes-vous devenue administratrice locataire ? 

Après plusieurs années administratrice locataire CSF, j’ai rejoint la CLCV aux élections de locataires en 2014 car elle était davantage en phase avec mes valeurs. Déjà fortement implantée à Strasbourg dans le secteur associatif, j’ai mis à profit mes compétences pour défendre les locataires de mon bailleur.  J’ai connu les transformations successives du rôle de l’administrateur locataire et l’importance des négociations avec le bailleur pour obtenir des engagements clairs. 

Quelles sont vos relations avec les locataires ? 

Les locataires me connaissent depuis plusieurs années, et s’adressent directement à moi et aux membres de la CLCV du Bas-Rhin en cas de problème. Mon engagement associatif de longue date facilite les contacts et permet de trouver rapidement des solutions aux différents litiges. Je n’hésite pas à me rendre auprès de l’ensemble des 20 000 locataires du bailleur. Pour moi, faire entendre la voix des locataires est primordial. 

« Pour moi, faire entendre la voix des locataires est primordial. »

Quelles sont vos missions ? 

Ma principale mission est l’attribution des logements dans les CALEOL. C’est un processus long, qui nécessite de faire des choix. La pression immobilière à Strasbourg est grandissante et il est parfois difficile de déterminer qui est prioritaire pour obtenir un logement. Je fais le maximum pour accompagner les personnes dans leur nouveau logement. Je participe aux états des lieux, pour être sûr que l’emménagement se passe bien. Les immeubles de notre bailleur connaissent les mêmes problèmes que d’autres : risque de vétusté, manque d’isolation thermique ou sonore. Il est donc utile de vérifier si le bailleur respecte bien ses engagements. En cas de litige, je n’hésite pas à contacter le directeur général pour trouver des solutions. 

Comment envisagez-vous le rôle d’administrateur locataire dans les prochaines années ? 

De plus en plus, je constate que l’administrateur locataire est moins écouté. Cela dépend des bailleurs, mais c’est un phénomène de fond. Avec les nouvelles réformes, je crains que les locataires soient davantage précarisés et que notre rôle se limitera à la gestion des litiges et plus à la co-construction d’un projet social. La loi ELAN modifie déjà fortement l’organisation des bailleurs, et les fusions et autres regroupements peuvent éloigner les associations et les locataires des instances de décision. Toutefois, j’ai bonne espoir que les bailleurs se ressaisissent. Le Covid-19 a montré que certains d’entre-eux ont encore à cœur d’aider les locataires face à des situations graves. Nous avons engagé le processus de négociation du protocole d’accord local, suite à la signature de la charte d’engagements entre les associations nationales et l’USH. Nous pensons obtenir une signature rapidement. Rien n’est gagné, mais je suis fière que la concertation locative garde encore son sens durant cette période difficile.

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