Les produits « discount » contiennent-ils les mêmes ingrédients ?

Dans l'ensemble, les listes d’ingrédients se révèlent très comparables à celles des marques « distributeurs » ou des marques nationales.

Certes, nous avons relevé un certain nombre d’exemples où les fabricants de produits « discount » jouent sur les ingrédients et les recettes pour réduire les coûts (voir ci-dessous). Mais, ces exemples ne permettent pas de dire que l'ensemble des produits les moins chers sont de moindre qualité.

 

Les listes d'ingrédients montrent qu'il peut y avoir des différences pour :

  • Les raviolis « discount », qui ne contiennent fréquemment que 4% de viande, alors que les raviolis concurrents en contiennent généralement 7%. De plus, la viande de bœuf est parfois remplacée par de la dinde ;
  • Les confitures à bas prix qui ne contiennent souvent que 35% de fruits, contre 50 à 55 % pour les produits les plus chers ;
  • Les saucisses de Strasbourg « discount » où les fabricants utilisent parfois de la viande « séparée mécaniquement », c'est-à-dire récupérée au plus près de la carcasse par broyage et tamisage ;
  • Les poissons panés les moins chers qui contiennent plus souvent de la chair de poisson et non des filets ;
  • Quelques nuggets de poulet « discount » où l'on peut trouver de la peau ou de la matière grasse de poulet en complément de la viande ;
  • Les pizzas « jambon fromage » les moins chères où l'on trouve souvent un peu moins de fromage. En outre, certaines contiennent non pas du fromage mais du fromage fondu (c'est-à-dire un mélange de fromage, d’eau, de matières grasses, de protéines laitières et d’additifs) ou des spécialités fromagères (elles peuvent contenir de la gélatine ou de l'amidon ainsi que des stabilisants ou épaississants) ;
  • Les yaourts aux fruits à « prix cassés » où l’on trouve les références les plus pauvres en fruits ;
  • Les barres pâtissières et les pains au chocolat « discount », dans lesquels le beurre est souvent remplacé par des matières grasses végétales, en particulier de l'huile de palme. 

Ces exemples n'ont pas de portée générale et ne signifient pas que l'ensemble des produits « discount » sont dans ce cas ! C'est pourquoi, afin de choisir au mieux, il est important de comparer les étiquetages et les listes d'ingrédients (voir consultez également nos fiches par produit.

Les produits « moins chers » sont-ils plus caloriques ?

Les produits « low cost » ont une image de produits riches en matières grasses et en sucre et donc trop caloriques.

Notre étude montre que cette réputation est loin d’être fondée, en tous cas en ce qui concerne les calories et les matières grasses. Sur ces deux caractéristiques, accessibles sur de nombreux produits grâce à l’étiquetage, les produits « discount » font jeu égal avec leurs concurrents et ce pour l’ensemble des familles examinées !

 

Souvent, les références les moins chères figurent même parmi les moins caloriques et/ou les moins grasses. C’est par exemple le cas pour les produits suivants :

  • Raviolis
  • Cola
  • Soupe
  • Yaourts aux fruits
  • Nuggets de volaille
  • Pains au chocolat
  • Barre pâtissière
  • Hachis

La qualité nutritionnelle de notre alimentation ne dépend pas du choix de telle ou telle marque ou de la possibilité d'acheter des produits plus chers. Ce qui compte avant tout c'est l'équilibre global entre les différentes familles d'aliments : féculents, fruits et légumes, produits laitiers, viande, ... (en savoir plus sur l'équilibre alimentaire).

Les produits moins chers sont-ils de moindre qualité nutritionnelle ?

Pour une majorité de produits, les caractéristiques nutritionnelles des références « discount » nous paraissent comparables à celles des produits plus chers. Ce constat rejoint d'ailleurs celui dressé récemment par l'Observatoire de la qualité de l'alimentation (oqali).

En revanche, sur quelques familles de produits, nous avons constaté une moindre qualité nutritionnelle pour les références les moins chères :

  • Parmi les raviolis « discount », on trouve plus fréquemment des teneurs en protéines inférieures à celles des raviolis plus chers.
  • Dans les céréales au chocolat pour enfants, les listes d’ingrédients montrent que les produits les moins chers contiennent en moyenne un petit moins de céréales que leurs concurrents. En outre, alors que de nombreuses marques distributeurs et Nestlé intègrent des céréales complètes dans leur recette, ce n’est presque jamais le cas dans les céréales « discount ».
  • Par ailleurs, nous avons constaté que le sirop de glucose fructose était plus fréquent dans les références « discount » de barres pâtissières, de confitures et de céréales au chocolat. Ne connaissant pas les teneurs en fructose de cet ingrédient, la question des risques éventuels liés à une surconsommation de ces produits reste posée.

En ce qui concerne les jambons, les différences nutritionnelles ne sont pas véritablement liées au prix.

En revanche le jambon dit de « qualité supérieure » semble se  distinguer du jambon « qualité choix ». Nous avons constaté que les jambons de qualité « supérieure » présentent une teneur en protéines un peu plus élevée et une quantité de sucre inférieure.

La mention qualité « supérieure », accessible à partir de 6 à 7 €/kg, définit de façon relativement précise les morceaux de viande et les muscles à utiliser pour la fabrication.

Y a-t-il plus d'additifs dans les produits moins chers ?

 

Pour quelques familles de produit, nous avons relevé que certains additifs devenaient plus fréquents lorsque l’on descend l’échelle des prix. 

Il s ‘agit essentiellement :

  • Des exhausteurs de goût, qui « boostent » artificiellement les saveurs et que l’on retrouve plus souvent dans les raviolis, les hachis Parmentier, les knacks et les jambons « discount » ;
  • Les édulcorants assez fréquents dans les sodas les moins chers, sans d’ailleurs que l’information soit toujours très visible pour le consommateur ;
  • Des colorants de synthèse dits azoïques (la tartrazine notamment), qui pourraient être responsables d’allergies et que l’on retrouve dans certaines barres pâtissières à bas prix ;
  • Des amidons modifiés plus fréquents dans les soupes « discount ».

Mais au final ces différences ne sont pas généralisables et pour une majorité de catégories étudiées, nous n'avons pas trouvé plus d'additifs dans les produits à bas prix.

Le consommateur est-il aussi bien informé par l'étiquetage?

Qu’il s’agisse des produits « discount » ou des références les plus chères, les étiquetages ne nous paraissent pas au service du consommateur. En effet, de nombreuses informations ne sont pas harmonisées.

Les produits « discount » sont ceux où l’étiquetage nutritionnel, qui n’est pas obligatoire, est le moins fréquent.

 

Voici quelques exemples des difficultés rencontrées pour comparer les étiquetages et évaluer la qualité des produits : 

  • Les teneurs en viande des hachis parmentier ou des nuggets de poulet sont exprimées de façons variables et comparer les produits suppose de recalculer les pourcentages, ce qui n’est guère pratique dans les rayons !
  • La nature des huiles végétales n’est pas toujours précisée, alors que leurs caractéristiques nutritionnelles sont très différentes selon qu’il s’agit d’huile de colza, de palme ou de coco. Sur ce point, l'étiquetage des produits de marque nationale n'est pas forcément plus précis que celui des produits moins chers.
  • Les étiquetages nutritionnels, qui ne sont obligatoires quand cas d’allégations nutritionnelles ou de santé, ne sont pas toujours présents et quand c’est le cas, ils ne sont pas harmonisés. Ils sont d'ailleurs beaucoup moins fréquents sur les produits « discount ».

Globalement, les produits les plus chers sont-ils de meilleure qualité ?

A l’issue de notre étude, ce sont les marques distributeurs, qui tirent le mieux leur épingle du jeu. En effet, dans la catégorie « distributeur », seuls trois produits sont épinglés comme étant de qualité médiocre alors que quinze nous semblent se distinguer par un bon rapport « qualité/prix ».

En ce qui concerne le segment « discount », 20 produits sont épinglés et 7 obtiennent une « mention honorable ». Ce bilan paraît bien défavorable mais doit être nuancé. En effet, entre produits « discount » il peut y avoir d’importantes différences et la mise en évidence d’un produit de piètre qualité ne doit pas faire oublier que nombre de produits « discount » ne sont guère différents de leurs concurrents plus chers.

Quant aux marques nationales, leur prix élevé ne nous paraît que rarement justifié par des différences significatives dans la composition. Seuls trois produits sortent du lot et un est épinglé.

Retrouvez les résultats détaillés et notre palmarès pour chacune des 17 catégories de produits examinées.

Réagissez à notre enquête sur le blog de Célia !