phytosterol et sante cardiovasculaire

Margarines, yaourts, produits laitiers, sauces enrichis en phytostérols ou en phytostanols ont envahi peu à peu nos rayons de supermarché. Et depuis que l’EFSA a autorisé l’emploi d’une allégation indiquant d’une part que « les phytostérols diminuent le cholestérol sanguin » et d’autre part que « diminuer le cholestérol sanguin peut réduire le risque de maladies cardiovasculaires », les publicités pour ces alicaments vont bon train. Leurs images laissent à penser que leur consommation régulière peut être considérée comme un moyen approprié de prévention des maladies cardiovasculaires.

Si l’effet sur le chiffre d’affaires de marques telles que Danacol ou Pro’Activ est indéniable, d’après l’ANSES, le bénéfice de la consommation de ces aliments enrichis sur la prévention des maladies cardiovasculaires est loin d’être démontré.

En effet, même si le LDL-Cholestérol sanguin est reconnu comme un facteur de risque des maladies cardiovasculaires, diminuer la cholestérolémie totale d’environ 10 % en ayant recours à ces coûteux alicaments n’entraîne pas nécessairement la diminution du risque de maladie cardiovasculaire car cette pathologie est par nature multifactorielle. L’ANSES recommande donc aux personnes soucieuses de leur cholestérolémie de consulter un professionnel de santé qui pourra leur proposer de manière personnalisée l’adoption d’une ou plusieurs mesures hygiéno-diététiques (arrêt du tabac, augmentation de l’activité physique, réduction de la sédentarité, alimentation comprenant une consommation adéquate de fruits et légumes, un apport équilibré en acides gras et une consommation modérée de sucres et de sel), celles-ci pouvant se révéler bien plus efficaces pour leur santé cardiovasculaire.

De plus, l’agence rappellent aux malades consommant des produits enrichis en phytostérols qu’ils doivent consommer beaucoup de fruits et de légumes (aux moins les « 5 par jour » recommandés par le PNNS) afin de compenser la baisse de bêta-carotène engendrée par la consommation de ces alicaments.

Quant aux enfants, aux femmes enceintes et allaitantes, la consommation de ces aliments leur est tout simplement déconseillée !