Jusque là, seuls les légumes et les fruits respectant une série de critères correspondant aux catégories 1, 2 et « Extra » pouvaient être vendus. Les biscornus étaient destinés aux industries de transformation ou tout simplement jetés. Ils peuvent désormais trôner sur les étals aux côtés de leurs équivalents standardisés. Cependant, pour une dizaine de fruits et légumes (les pommes, les fraises et les tomates par exemple), les normes de commercialisation sont maintenues.

Rien de nouveau pour les consommateurs achetant leurs fruits et légumes aux petits producteurs locaux, pour les habitués des AMAP, les ruraux ou les jardiniers amateurs. Il y a longtemps qu’ils ont compris qu’il n’y a pas besoin d’être « beau » pour être « bon ». Les carottes « tire-bouchon », les concombres « courbes », les pommes de terre difformes, ils connaissent !

Mais, en ville, pour les clients des grandes surfaces, habitués aux produits standardisés et calibrés, cela risque d’être une révolution ! J’en veux pour preuve cette scène observée au supermarché. Alors qu’une cliente s’apprête à acheter des tomates côtelées et irrégulières, l’adolescente qui l’accompagne s’écrie : « Non, pas celles-là ! Elles sont trop moches ! C’est bizarre ! ». Et elle se précipite vers les rassurantes tomates rondes, lisses et sans défaut, qu’elle connaît si bien ! Pas sûr que les fruits et légumes « tordus » parviennent à séduire...

Pour l’instant, malgré tout le battage médiatique, les seuls biscornus que je vois sont ceux de mon potager. Et vous, en avez-vous croisé dans les magasins ? Êtes-vous prêts à en acheter ?

(*)Abricots, Ail, Artichauts, Asperges, Aubergines, Avocats, Carottes, Céleris à côtes, Cerises, Champignons de couche, Chicorées Witloof, Choux-fleurs, Choux de Bruxelles, Choux pommés, Concombres, Courgettes, Épinards, Haricots, Melons, Noisettes en coque, Noix en coque, Oignons, Poireaux, Pois, Prunes, Pastèques.