Les Français portent une attention de plus en plus grande à ce qu’ils ont dans leurs assiettes et à la qualité des produits qu’ils achètent. Une tendance confirmée par le baromètre 2015 sur les Français et l’alimentation réalisé par Opinion Way.

Ainsi, si le prix et la date de péremption restent des critères de choix, ils perdent de plus en plus de poids face à la qualité, la composition et la valeur nutritionnelle des produits. L’attente des consommateurs est forte à l’égard de l’origine des produits. Et près de 80 % des personnes interrogées se déclarent prêtes à payer plus cher pour un produit régional ou pour un produit 100 % français. Déjà en 2013, notre sondage auprès de 1 040 personnes avait révélé que la quasi-unanimité d’entre elles considérait que l’information sur l’origine des aliments était primordiale.

Quelques progrès

Depuis la crise de la « vache folle » et afin de rassurer les consommateurs, de telles mentions sont apparues sur certaines étiquettes. Ainsi, l’étiquette de la viande de bœuf précise obligatoirement où l'animal est né, a été élevé et tué. Et depuis le 1er avril 2015, les viandes fraîches et congelées de porcs, d'ovins, de caprins et de volailles portent également un étiquetage de l’origine qui indique le lieu d'élevage et d'abattage des animaux. Nous regrettons que le lieu de naissance des animaux ne soit pas précisé, car nous considérons que cette omission est potentiellement trompeuse. En effet, dans la filière porcine notamment, de nombreux animaux naissent dans un pays mais sont ensuite exportés pour être engraissés ailleurs.

Récemment, et avec plusieurs mois de retard, la Commission européenne a publié deux rapports détaillés sur la faisabilité et l’évaluation des coûts et bénéfices économiques de la mise en place d’un étiquetage de l’origine pour d’autres produits alimentaires. Leurs conclusions sont décevantes.

En effet, la Commission européenne ne recommande un étiquetage obligatoire du pays d’origine que pour les viandes dites « mineures » (c'est-à-dire le cheval, le lapin et les gibiers sauvages ou d’élevage) non transformées et pré-emballées.

Des déceptions

Pour d’autres produits comme les salades, les légumes en sachets, les aliments constitués d’un seul ingrédient (farine, sucre), et les ingrédients constituant plus de 50 % d’un aliment (les tomates dans une sauce, etc), rien de nouveau : elle plaide pour qu’on en reste à un étiquetage volontaire. Tout comme pour le lait et les produits laitiers.

Des recommandations qui sont très loin des attentes des consommateurs. En effet, 84 % des Européens souhaitent pouvoir identifier l'origine du lait vendu tel ou sous forme de produits laitiers. Notre déception est d’autant plus grande que la Commission reconnaît que le coût de l'étiquetage de l'origine du lait de consommation pourrait être modeste. Quant à l’étiquetage des viandes utilisées comme ingrédients dans les plats préparés, nous sommes toujours sans réponse de la Commission, malgré le vote du Parlement en février 2015 qui plaidait pour la mise en place d’un étiquetage obligatoire pour ces produits.

Pourtant, l’enjeu est d’importance. En effet, l’étiquetage de l’origine peut contribuer à restaurer la confiance des consommateurs envers les produits alimentaires qu’ils consomment.