Depuis des années, la CLCV milite pour la mise en place d’un étiquetage clair, fiable, pratique et pertinent afin d’aider les consommateurs à faire leurs achats en toute connaissance de cause. Dans cette étude, nous avons notamment confronté les déclarations des consommateurs à leurs comportements réels d’achat. Au total, plus de 2 000 personnes ont participé à cette étude réalisée en plusieurs phases (enquête en ligne et en face-à-face, groupes de discussions).

Premier constat : les consommateurs souhaitent avoir accès à davantage d’informations, particulièrement sur l’emballage des produits. Mais ils en font un usage limité lorsqu’ils font leurs achats (seul un quart des informations disponibles est vraiment regardé). Globalement, le prix et l’origine des produits demeurent les informations les plus consultées : elles sont respectivement prises en compte dans 35 % et 33 % des décisions d’achat. Suivent la nutrition, la marque et les labels (23 à 25 %).

Autres enseignements : les consommateurs souhaitent principalement que l’emballage soit clarifié, c’est-à-dire que les informations disponibles soient simplifiées, en particulier celles relatives à la nutrition et aux modes de production et procédés de fabrication. Ils aimeraient également l’ajout, sur l’emballage, d’une information sur l’origine des ingrédients : elle témoigne, selon eux, de la dimension durable des produits qu’ils achètent. Ils affichent aussi leur préférence pour les produits de leur région, bien que la proximité géographique ne soit pas forcément un signe pertinent de durabilité. Cette forte demande de transparence devra être prise en compte lorsque l’expérimentation en cours sur l’étiquetage de l’origine de la viande et du lait dans les produits transformés sera évaluée, avant d’être étendue plus largement, comme nous le demandons.

Par ailleurs, cette étude confirme, si besoin en était, que les consommateurs attendent un étiquetage nutritionnel simplifié sur les emballages afin de mieux comprendre les informations - peu compréhensibles - mentionnées dans le tableau nutritionnel, et donc mieux appréhender la qualité nutritionnelle des aliments.

Nous avons pris note de l’avis récemment publié par l’Anses qui a analysé la pertinence des systèmes d’information nutritionnelle au regard de leur impact sur la santé et jugé que le niveau de preuve n’était pas suffisant. Or, faute de mise en place sur le terrain, comment évaluer l’effet de ces dispositifs sur la santé ? En revanche, en matière d’information, ils ont un réel impact auquel l’Anses ne s’est pas intéressée. Pour autant, il est clair – comme l’Agence le dit d’ailleurs - qu’ils ne peuvent résoudre à eux seuls les problèmes multifactoriels de santé publique. En effet, la mise en place d’un logo nutritionnel ne représente qu’un outil parmi d’autres dans un dispositif global de prévention contre les maladies chroniques liées à l’alimentation.

En tant qu’association de consommateurs, nous réaffirmons notre volonté de voir mise en place rapidement cette information nutritionnelle simplifié. Son déploiement devra être accompagné d’actions pédagogiques de grande ampleur pour que les consommateurs se l’approprient et d’une évaluation sur le terrain qui permettra de juger sur le long terme de sa pertinence et de son efficacité.

A cette occasion, Jean-Yves Mano, président de la CLCV, tient à réaffirmer que « pouvoir connaître en quelques secondes la qualité nutritionnelle d’un produit en rayon est une attente importante des consommateurs et répond aux contraintes modernes de nos modes d’achat ».

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