rayon surgelesDans un communiqué de presse, Stéphane Le Foll a indiqué qu’un projet de décret visant à rendre obligatoire l'étiquetage de l'origine des viandes et du lait utilisés comme ingrédients a été déposé auprès du Conseil d'Etat par les ministères de l'Agriculture et de l’Economie. Celui-ci a maintenant deux mois pour donner son avis. S'il est positif, le dispositif pourrait être mis en place dès le 1er janvier 2017. Cette expérimentation se déroulera sur une période de 2 ans selon ce qui a été convenu avec la Commission européenne.

La CLCV est très favorable à cette proposition contribuant à apporter enfin un peu de transparence sur l’origine de certains ingrédients des produits alimentaires transformés. C’est d’ailleurs une revendication des consommateurs français, comme le montre notre enquête de 2013. Mais aussi une exigence des consommateurs européens mise en évidence par une enquête du BEUC de 2013, intitulée « Where does my food come from ? » et les rapports de la Commission de 2013 et 2015.

Cependant, des incertitudes demeurent quant aux modalités précises de mise en œuvre des règles d'étiquetage prévues pour cette expérimentation. En effet, celles-ci résulteront d’une concertation avec l'ensemble de la filière et les associations de défense des consommateurs, dont la CLCV.

Dès avril 2016, nous avons attiré l’attention du ministre sur les points suivants et nous les rappellerons dans les prochaines semaines lors des discussions. Les consommateurs ne peuvent se satisfaire de la déclaration de l’origine de l’ingrédient principal, c’est-à-dire celui représentant plus de 50% de la recette. En effet, cela équivaudrait à n’informer les consommateurs que sur peu de produits (yaourts, saucisses, etc.). Et notamment à les priver de cette information primordiale pour des produits tels que les plats cuisinés, les lasagnes, les raviolis, les sauces à base de viande, les clafoutis, les crèmes brûlées, etc. En effet, en ce qui concerne les plats cuisinés par exemple, de nombreuses recettes ne contiennent que 10% à 20% de viande.

Nous serons donc extrêmement vigilants à ce que l’arrêté émanant de cette concertation permette bien une information loyale et transparente du consommateur pour tous les produits à base de viande et de lait.

Une expérimentation du même type pourrait également être mise en place en Italie, voire dans d’autres états membres. De quoi peut-être pousser la Commission européenne à revoir sa position, jusqu’ici toujours défavorable à une généralisation de la mention de l’origine des ingrédients dans les aliments transformés.

Voir aussi : La CLCV interpelle le président de la Commission européenne