substances chimiquesSelon les règlements sur les pesticides et les biocides, la Commission européenne a reçu le mandat de proposer les critères permettant de définir les perturbateurs endocriniens. Faute de quoi, ces substances qui peuvent avoir des effets néfastes sur les systèmes hormonaux et la biodiversité ne peuvent être officiellement identifiées en Europe, ni régulées.

Avec presque 3 ans de retard et beaucoup d’atermoiements, la Commission européenne a publié mercredi 15 juin sa définition des perturbateurs endocriniens.

Sans réelle surprise, elle s’inspire très largement de la définition proposée par l’OMS. Et c’est bien normal ! Du coup, pour la Commission, « les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques qui altèrent le fonctionnement du système hormonal chez l’homme et l’animal. Ils ont trois caractéristiques cumulatives : une fonction hormonale, un effet indésirable, et un lien de causalité entre les deux. »

Pour autant, personne ne semble satisfait ! Plusieurs raisons à cela.

Contrairement à ce qui existe pour les substances cancérigènes et à ce que souhaitaient les associations, divers scientifiques et plusieurs Etats membres dont la France, il n’y aura pas de catégorisation des substances (perturbateurs endocriniens avérés, suspectés ou substances endocrinologiquement actives sans certitude quant à l’existence d’effets nocifs).

De plus, une fois l’évaluation de la dangerosité des molécules réalisée, certaines substances pourraient pour autant ne pas être interdites en raison du faible risque résultant de l’exposition de la population. D’après la Commission, ces exceptions devraient être rares.

Cette première étape de définition étant enfin franchie, c’est maintenant le temps de la consultation politique. Selon Bruxelles, l’acte délégué pour les biocides sera discuté avec des experts des États membres avant son adoption par la Commission, tandis que le règlement sur les produits phytopharmaceutiques sera voté par les Etats membres. Les deux textes seront également présentés au Parlement européen et au Conseil.

Les perturbateurs endocriniens appartiennent à des familles chimiques très diverses et ont des utilisations multiples : additifs pour les cosmétiques, les détergents, les peintures ou les produits alimentaires, pesticides, fongicides, insecticides, composants des emballages, médicaments, PCB, dioxines, retardateurs de flamme, etc...

Ils ont la particularité de pouvoir agir même à très faible concentration. De plus, le mélange de substances peut être plus toxique que les substances isolées. C'est ce qu'on appelle l'effet cocktail.