L’Agence européenne de sécurité alimentaire (AESA) a rendu publique le 8 avril une nouvelle série d’avis relatifs aux allégations « santé » utilisées par l’industrie alimentaire en Europe.

Après avoir examiné ces avis, la CLCV constate que seuls 10 % des effets « santé » ont reçu un feu vert des experts européens.  Parmi les rares élus, on citera les propriétés stimulantes de la caféine, les vertus anticholestérol des acides gras insaturés ou le rôle de la viande et du poisson dans les apports en fer.

En revanche, les supposés bienfaits du thé vert sur le système cardiovasculaire et les propriétés « antifatigue » du phosphore ne sont pas vérifiés. De même, plusieurs ferments lactiques utilisés dans des yaourts « santé » ou des compléments alimentaires ont été retoqués car ils ne sont pas clairement caractérisés.

Ces récents avis de l’AESA font suite à trois autres publications qui toutes ont montré qu’une très large majorité des allégations santé utilisées en Europe ne sont pas fondées. Pourtant rien n’interdit à ce jour aux professionnels de continuer à les utiliser ! Les dérives sont particulièrement nombreuses sur le marché des compléments alimentaires où surabondent les promesses farfelues.

En 2006, les parlementaires européens avaient adopté un règlement sur le marketing « nutrition santé » destiné à prévenir les mentions abusives ou déloyales. Cinq ans plus tard, il est plus que temps que les états membres et la Commission s’attellent à sa mise en œuvre concrète et mettent un terme au flou juridique actuel.

En premier lieu, il convient, sur la base des avis rendus par l’AESA, de définir des listes d’allégations autorisées. Il est indispensable que les organisations de consommateurs soient associées à la rédaction de ces listes qui préciseront les mentions exactes qui pourront figurer sur les emballages.

Par ailleurs, le règlement prévoit d’éviter toute situation où des allégations, en masquant le statut nutritionnel global d’un aliment, pourraient induire les consommateurs en erreur. Il s’agit d’interdire que le chocolat se pare des vertus des omega trois ou que des yaourts chargés de sucre s’affichent comme source de calcium. Seuls les produits présentant un profil nutritionnel « équilibré » pourraient recourir à des allégations. Mais ce principe majeur du règlement de 2006 n’a toujours pas trouvé de traduction concrète et nous appelons la Commission à relancer dans les meilleurs délais le chantier des profils nutritionnels.

 Publié le 03 mai 2011