Le Grenelle de l’environnement a fixé comme objectif de multiplier par 6 d'ici à 2020 la production de chaleur par la géothermie. 

 Pour atteindre cet objectif, le gouvernement vise l’équipement de 2 millions de foyers en systèmes géothermiques, dits de « très basse énergie », reposant sur l’exploitation de la chaleur (maximum 40 °C) présente dans le sous-sol à des profondeurs comprises entre quelques mètres et 200 à 300 m. Cela nécessite un investissement de 15 à 20 milliards d’euros, une relance à grande échelle de la géothermie en Ile-de-France et dans d’autres régions, ainsi qu’une accélération du programme outre-mer. A terme, la filière géothermique mobiliserait 80.000 emplois.

 En octobre 2010, a été mis en place, par Jean-Louis Borloo, alors ministre, le Comité national de la géothermie (CNG). Sa mission : proposer des actions opérationnelles pour le développement durable de chacune des formes de la géothermie, en constituant un lieu d’échanges et de débat.

Le CNG repose sur 5 collèges : Etat, collectivités, entreprises, organisations syndicales, ONG et consommateurs. Un groupe d'experts est par ailleurs constitué en appui.

Le Comité national de la géothermie a débuté ses travaux sur trois enjeux prioritaires : la simplification administrative et la qualité, la formation des personnels et la diffusion de l'information vers chacune des parties intéressées. La CLCV est la seule association de consommateurs à avoir été invitée à y participer.

La place des consommateurs

Se chauffer ou fabriquer de l'eau chaude sanitaire par la géothermie est une solution peu utilisée, parce qu’elle est mal connue et que la filière manque de transparence, de sécurité, de professionnalisme.

Tout le monde s'y perd. En cause notamment : des règles administratives opaques, appliquées différemment selon les régions, des coûts d'installation difficilement comparables selon les projets.

Même les conseillers professionnels chargés de nous éclairer n'en savent souvent pas suffisamment pour s'aventurer sur ce secteur. Si le bon sens imposait de parler simplement au citoyen, la géothermie est une chose assez simple à la base. Mais il est si facile de compliquer les choses.

Avantages et inconvénients

L’énergie géothermique est renouvelable car elle provient du sous-sol, où elle est conservée. Elle ne nécessite pas d'installation pour la transporter. Elle est gratuite, sauf l'énergie utilisée par l'installation et les coûts d'installation. Nous gardons à l’esprit les litiges en Ile-de-France où les locataires et copropriétaires se sont vu facturer pendant des années le coût d’installations inadaptées et ne fournissant plus d’énergie.Elle n’émet aucune émission toxique, elle est donc bonne pour l’environnement. Elle peut aussi être réversible, et donc servir à climatiser la maison l'été. Enfin, l’énergie géothermique est silencieuse.

Cependant, la géothermie est le domaine de spécialistes au langage hermétique, de techniciens peu pédagogues. Légalement, elle est incluse dans le Code minier (dont la recodification vient de faire l'objet d'une ordonnance) d'où un mélange juridique avec les mines (voir le débat sur les gaz de schistes en page 9). Selon le lieu et la technologie utilisée, s'appliquent aussi la loi sur l'eau, le Code de l'environnement. Enfin, les règlements d'urbanisme étant censés s'appliquer, théoriquement, chaque installation serait susceptible de faire l'objet d'une enquête publique !

Actuellement, il est envisagé de sortir du code minier les installations simples des particuliers (ce qui nécessitera un décret validé par le Conseil d'Etat). La filière de formation commence à s'organiser (première proposition sur le métier « ensemblier de la géothermie»). La filière professionnelle se structure (l'Association française des professionnels de la géothermie s'est créée en juin 2010).

Que conseiller aux consommateurs

  • Tous les conseils de la CLCV sur les installations de chauffage, de production d'eau chaude sanitaire sont valables.
  • Voir un conseiller EIE (Espaces Info Energie) le plus proche.
  • Vérifier la certification des professionnels. Il existe plusieurs chartes de qualité : QUALIPAC, QUALIFORAGE, NF PAC.
  • Etre très attentif aux devis proposés.

Par exemple, un élément essentiel est la qualité du forage : les foreurs doivent respecter la « Norme NF X 10-970 - Forage d'eau et de géothermie - Sonde géothermique verticale », entrée en vigueur en août 2010.

Attention aussi en habitat collectif à ce que l’assemblée générale de copropriété et les représentants des locataires disposent de tous les éléments avant de se prononcer.