La société Voltalis propose aux particuliers d’installer gratuitement sur le circuit électrique de leur logement, s'il alimente un chauffage et un chauffe-eau électriques, un boîtier communicant : le BluePod.

Il suit en temps réel la consommation des équipements qui lui sont connectés et la module, c'est à dire la suspend au moment des pics de consommation sur le réseau électrique national. Concrètement, Voltalis procède à des coupures d’électricité en fonction des demandes de RTE. Elles peuvent atteindre 30 minutes, se renouveler plusieurs fois par jour, mais il peut aussi n’y avoir aucune coupure pendant plusieurs jours. Seul le fonctionnement du chauffe-eau et du chauffage peut être suspendu, le reste de l’installation électrique n’est pas concerné.

Un bouton sur le BluePod permet à l’habitant qui le souhaite de suspendre la coupure et de relancer le fonctionnement du chauffage et chauffe-eau. Le boitier permet également à l’usager de suivre ses consommations (en Kwh et en €) par type d’équipement (radiateurs…) en se connectant sur internet. D’après Voltalis, les coupures réalisées permettraient de réaliser une économie d’énergie de 5 à 10%. Une étude de l’Ademe devrait venir préciser ce point.

La présentation technique est séduisante. Mais nombre de questions se posent. Ce boîtier reste un produit d’appel : « L’adhérent pourra par la suite faire le choix de bénéficier d’autres services spécifiques proposés de façon gratuite ou non… ». L’impact économique risque de profiter surtout aux transporteurs et distributeurs d’électricité qui auront moins besoin d’acheter de l’énergie chère aux heures de pointe. La réalité de l’économie générée pour le particulier reste à démontrer. Et en cas de dysfonctionnement ou de surfacturation, qui paiera la note ? Enfin, grâce à ce boitier, les modes de vie et de consommation des clients n’auront plus aucun secret pour Voltalis.

Un dernier détail : le boîtier et son installation sont gratuits, à condition toutefois de s'engager pour trois ans.

En habitat collectif

A l'automne 2010, le préfet de région et le conseil régional Bretagne ont annoncé qu’ils envisageaient l'installation de 60 000 boîtiers avant la fin de l'hiver, en ciblant particulièrement les logements sociaux. En fin d'année, cette opération a été suspendue, l'objectif doit être revu dans l'attente d'une étude d'impact plus approfondie.

D’autres ont été installés à la demande des bailleurs en Pays de Loire et à Paris.

Lorsque Voltalis et un bailleur social souhaitent promouvoir l’installation du BluePod, une convention spécifique est conclue entre eux. Ensuite, un courrier conjoint est adressé à des locataires présélectionnés par le bailleur. Chaque locataire choisit d’installer ou non le BluePod. Dans ces conditions, la conclusion d’un accord collectif n’est pas nécessaire puisque le boitier n’est pas imposé.

Soyons vigilants !

La CLCV a relevé de nombreux points qui peuvent poser problème et rencontré des responsables de la société Voltalis en décembre 2010 pour évoquer :

  • l’accompagnement quasi-inexistant des locataires qui, de ce fait, mesurent mal (ou pas) l’intérêt du BluePod ;
  • des démarches commerciales agressives et trompeuses auprès des locataires ;
  • des dysfonctionnements techniques dans certains logements possédant un chauffage à accumulation, qui n’est pas compatible avec le délestage. Voltalis nous a répondu en avoir connaissance et avoir supprimé les installations de BluePod sur ces équipements ;
  • le manque de communication entre Voltalis et les bailleurs. Si la société ne signale pas au bailleur les locataires qui ont accepté le boitier, et si le bailleur ne signale pas à la société les départs de locataires, le nouveau locataire se retrouve sans le savoir, ni sans le vouloir avec ce boitier ;
  • le document envoyé par Voltalis aux bailleurs en guise de bilan est incompréhensible et ne comporte que des graphiques ;
  • des doutes sur la gratuité des services proposés.

Voltalis a pris note des points soulevés et confirmé la gratuité de l’ensemble de ses services. Il y a lieu de rester vigilant sur l’évolution de ces offres.