Qu’est-ce que l’état descriptif de division ? 

L’établissement  d’un  état  descriptif  de  division  est  obligatoire pour tout immeuble en copropriété Toutefois, son existence ne conditionne pas l’application du statut de la copropriété, la loi du 10 juillet 1965 s’appliquant d’office même en l’absence de ce document.

L’EDD  décrit  une  situation  matérielle  objective,  à  savoir  l’identification des différents lots de l’immeuble. Il n’est pas générateur de droits ou d’obligations et peut être inclus, ou non,  dans  le  règlement  de  copropriété. Cependant,  dans  la  pratique,  ils  sont  réunis  dans  un  même  document  bien  qu’ils n’aient pas la même fonction.

En  effet,  l’état  descriptif  de  division  n’a  pas  de  valeur  contractuelle.  Seules  doivent  être  prises  en  compte  les  stipulations du règlement de copropriété concernant les droits et obligations de chacun. Les tribunaux admettent toutefois qu’en cas d’ambiguïté ou de contradiction dans les clauses du  règlement  de  copropriété,  l’état  descriptif  de  division  incorporé dans un règlement de copropriété est susceptible d’être pris en considération pour en déterminer le sens ou la portée (Cass., 3ème civ., 1er février 2011, n° 10-10.867).

Contenu et modifications de l’état descriptif de division

L’état  descriptif  doit  identifier  l’immeuble  auquel  il  s’applique  et  opérer  une  division en  lots.  À  ce  titre,  on  entend  par « lot » toute partie de l’immeuble sur laquelle peuvent s’exercer  des  droits  réels,  c’est-à-dire liés  au  droit  de  propriété.  Il  peut  ainsi  s’agir  d’un  logement,  mais  également d’un  local  commercial,  de  la  loge  du  gardien  et  de  son  logement de fonction, d’une chambre de service, d’une cave, d’un  grenier,  d’un emplacement  de  stationnement  privatif... Chaque lot doit être numéroté et localisé par un plan ou un croquis si nécessaire.

L’EDD  doit  obligatoirement  être  résumé  dans  un  tableau comportant plusieurs colonnes 

  • le numéro des lots, classés dans l’ordre croissant ;
  • le bâtiment ;
  • la cage d’escalier ;
  • l’étage ;
  • la nature du lot ;
  • la quote-part des parties communes.

Les  modifications  à  la  consistance  de  l’immeuble  doivent être  constatées  dans  un  acte  modificatif  de  l’état  descriptif  de  division  qui  rectifie  la  désignation  de  l’ensemble  de l’immeuble.  Elles  peuvent  être consécutives  à  la  division  ou la réunion de lots, mais également la division suivie du rattachement immédiat d’une des parties du lot divisé à un 
lot  existant,  la  transformation  de  parties  communes  ou  en  parties privatives...

En l’absence de clause particulière dans le règlement de copropriété, la division des lots est libre, à la condition qu’elle ne  porte  atteinte  ni  à  la  destination  de  l’immeuble  ni  aux  droits des autres copropriétaires. A noter que la répartition des  charges  entre  les  fractions  issues  du  lot  subdivisé  est,  lorsqu’elle n’est pas fixée par le règlement de copropriété, soumise  à  l’approbation  de  l’assemblée  générale  statuant  à la majorité prévue à l’article 24. Pour déterminer les tantièmes  de  copropriétés,  il  convient  de  se  rapprocher  d’un géomètre.

Lorsqu’un lot est divisé en deux ou plusieurs fractions nouvelles  totalisant  la  même  quantité  de  tantièmes  de  copropriété sur les parties communes, le numéro du lot constitué par  la  fraction  initiale  doit  être  supprimé et  les  fractions  nouvelles  font  l’objet  d’un  nouveau  numérotage  à  la  suite  du numérotage initial. Il en va de même pour la réunion de plusieurs lots. Celle-ci peut  se  faire  librement  en  l’absence  de  clause particulière  dans le règlement de copropriété et à la condition qu'elle ne porte atteinte ni à la destination de l›immeuble ni aux droits des autres copropriétaires. La modification (lots anciens et lots  nouveaux)  est  soumise  à l’approbation  de  l’assemblée  générale statuant à la majorité prévue à l’article 24.

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