Première phase : La "prise en main" par le conseil syndical

Pour nous, le conseil syndical constitue le "moteur" essentiel dans cette démarche. Il lui faut de la motivation, une certaine sensibilisation sur ces questions ainsi qu'une bonne dose de méthode.

De la motivation

Pourquoi se lancer dans une telle opération ? Quels sont les obstacles à lever ? Quels sont les atouts ?

Les blocages récurrents à surmonter sont, généralement, les suivants :

·        les coûts financiers, lesquels constituent des freins réels à la décision (hésitation à s'engager sur un amortissement à long   terme...), en particulier chez les primo-accédants et les personnes âgées ;

·        l'absence de logique patrimoniale de la part des copropriétaires, notamment les propriétaires bailleurs ;

·        l'individualisme de certains copropriétaires bailleurs ne se sentant pas concernés, puisque ce sont les locataires qui paient les charges ;

·        l'obligation de faire face à des travaux imposés dans le cadre d'une réglementation nouvelle: ascenseurs, assainissement...

·        la difficulté d'une copropriété à constituer une épargne travaux, alors que la réglementation le permet (article 35 du décret du 17 mars 1967, alinéa 5) ;

·        les aides (crédits d'impôt, ANAH...), lesquelles sont essentiellement destinées aux particuliers et mal adaptées à une prise en compte collective d'une copropriété, ou des incitations financières inexistantes ou insuffisantes (absence de prise en charge des diagnostics par exemple
- renseignez-vous auprès de votre Conseil Régional - ) ;

·        le frein décisionnel lié aux règles de majorité applicables (majorité de l'article 25 si les travaux sont amortissables sur moins de 10 ans, celle de l'article 26 dans le cas contraire) ;

·        le manque d'informations préalables claires et objectives avant les prises de décision ;

·        l'absence d'un conseil syndical actif et motivé ;

·        le peu d'intérêt ou d'initiatives des syndics ;

.        le fait qu'une copropriété, dans son ensemble, éprouve un faible degré de conscience qu'elle peut participer à la préservation de l'environnement

De la méthode

Le passage de l'idée à l'acte exige de respecter une approche rigoureuse et échelonnée dans le temps. Cette démarche s'inscrit nécessairement dans le cadre d'une action collective:

il est plus pertinent énergétiquement d'intervenir pour un ensemble et dans le même temps (isoler les façades par l'extérieur) que de multiplier les actions individuelles telles les changements isolés de fenêtres dans les logements.

Il sera indispensable de regrouper des copropriétaires motivés pour l'entretien et la préservation de leur patrimoine (membres du conseil syndical, constitution d'une "commission énergie"...) et de constituer un noyau actif dans cette phase d'information, de sensibilisation.

De la sensibilisation

Il s'agit de créer des conditions d'intérêts, de compréhension des copropriétaires. Le conseil syndical peut prendre en main la question des informations à fournir régulièrement dans cette phase amont, de procéder à une enquête, un sondage, de préparer des arguments à faire passer auprès des copropriétaires.
Ces derniers ne doivent pas "découvrir" l'idée d'un diagnostic thermique le jour où ils reçoivent leur convocation à l'assemblée générale de leur copropriété