Vous réalisez différents objets décoratifs dans des matières de récupération. Pourriez-vous nous en dire plus sur votre travail ?

Designer textile de formation, je travaille surtout les surfaces et les volumes, souvent inspirée par la nature et les objets du quotidien.

Je trouve certains matériaux aux encombrants (polystyrène, mousses, pots de peinture vides), d'autres, comme les vêtements ou les vieilles pelotes, dans les brocantes ou chez Emmaüs. Des gens me donnent des choses, comme des collants filés ou de la laine dépareillée. J'achète aussi des matériaux neufs, naturels de préférence, comme des pures laines chez de petits fournisseurs. Pour la tête de cerf que vous voyez en photo sur mon site, je fais une structure en fil de fer que j'habille d'emballages plastiques recyclés pour lui donner sa forme, puis d'un tricot sur mesure, fait de vieilles laines. La gorge est faite d'une manche de pull feutré.

Deux boutiques atypiques peuvent vous intéresser, la Réserve des Arts, à Paris, qui récupère et revend des matériaux de seconde main, et Destocklaine, à Vigneux, qui propose des fonds de stocks et laines invendus de tous horizons.

Depuis quand et comment l’idée vous est-elle venue ?

J'ai toujours fait ça, par économie d'une part, mais aussi pas dégoût du gaspillage. Mes créations partent souvent d'un matériau au rebut que je cherche à revaloriser. Ça peut être perçu comme une contrainte, en fait ça stimule la créativité. Les collants par exemple, sont un produit typique qu'on consomme et jette très vite, un bel exemple d'obsolescence programmée. Du coup j'ai appris à en tirer parti. C'est une matière étonnante à travailler. Mes pots de peinture en sont aussi un exemple, des pots vides que je recouvre de laine tricotée pour en faire des objets d'art.

La récupération et la réutilisation d’objets ou de matières ont un effet positif pour l’environnement. Pensez-vous que vos créations contribuent à ce message ?

Mon travail se fait à toute petite échelle, donc, bien sûr je ne sauve pas la planète et aucune production n'est vraiment neutre pour l'environnement. Mais j'espère en effet que ça fait passer un message, qu'on peut faire du beau avec du rebut. Il faut que ça inspire davantage les industriels, mais aussi chacun au quotidien.

Je fais partie d'un collectif d'artistes éco-responsables, "la Maison Dubois", avec lesquels j'expose et anime des ateliers pour aller à la rencontre du public et partager sur cette idée.

www.campdup.com

http://lamaisondubois.blogspot.fr/