« Un tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs » : c'est ainsi que l'Organisation mondiale du tourisme définit le « tourisme responsable ». Et la question est d'autant plus prégnante que le nombre de touristes (avant la pandémie) ne cesse de croître – + 130 % en 20 ans – et devrait atteindre, selon l'institution onusienne, 1,8 milliard en 2030. En vacances comme dans la vie courante, faire des choix responsables s'impose donc.

Bien choisir sa destination....  

À l'échelle mondiale, selon l'Ademe, 95 % des touristes se concentrent sur à peine 5 % de sites, avec des conséquences en cascade : « rues congestionnées, pollutions, déchets, surconsommation d’eau et d’énergie, baisse de la qualité de vie locale, folklorisation de culture, dégradation des monuments... » Privilégiez donc les destinations moins connues et fréquentées, qui vous offriront davantage de calme et des découvertes toutes aussi belles.

Autre critère à prendre en compte : la distance à parcourir. Le tourisme est en effet responsable de 8 % des gaz à effet de serre dont les trois-quarts sont dus aux seuls transports. Plus le nombre de kilomètres vous séparant de votre destination sera élevé, plus votre impact environnemental le sera aussi. Ce genre de voyage est donc à réduire en fréquence, au profit d’une destination plus proche.

… et son mode de transport

Alors que l'avion et la voiture sont les modes de transports les plus couramment utilisés pour les vacances, ce sont aussi les plus polluants. Évitez-le si vous pouvez ou, sinon, réservez-le à des séjours de longue durée et privilégiez au contraire des transports avec le moins d'impact possible, et en premier lieu le train, qui pollue 8 fois moins que la voiture et 14 fois moins que l’avion. Il est aussi moins fatigant, permet de découvrir de nouveaux paysages, offre la possibilité de faire des haltes, etc. Vous pouvez également opter pour le covoiturage ou les bus – dont de nombreuses lignes sillonnent l'Europe, avec des prix très compétitifs –, voire le cyclotourisme, une façon de voyager qui ne cesse de séduire de plus en plus d'adeptes. La règle s'applique bien sûr également une fois sur place.

Un outil pour mesurer l'impact de nos déplacements

Vous hésitez à partir en avion, en train ou en voiture ? Un tour sur le simulateur mis en ligne par l'Ademe et la Direction interministérielle du numérique pourrait vous aider à choisir. Rentrez un nombre de kilomètres et cet outil vous donnera une estimation de la quantité de CO2 émise, en fonction du mode de transport utilisé.

Pensez à voyager léger. Plus une voiture est chargée, plus elle consommera de carburant, et donc émettra de CO2. On sélectionne donc seulement ce dont on a vraiment besoin, on ôte les emballages et on délaisse le matériel encombrant (de plongée, de surf...) que l'on pourra louer sur place.

Sur place, on gère sa consommation

Le soin apporté à sa valise peut également permettre de réduire son impact sur place en évitant par exemple les produits jetables ou ceux contenant des substances dangereuses, au profit de produits porteurs de labels respectueux de l'environnement (surtout pour les produits d'hygiène, crèmes solaires, etc.), notamment dans les pays où les eaux usées ne sont pas traitées. On fait aussi attention à économiser l'eau (douche, lessive) – denrée précieuse dans certaines régions – et l'énergie (lumière, climatisation). On trie ses déchets, on mange local et de saison et on évite de gaspiller (surtout si on a opté pour une formule « all inclusive »).

Pour choisir son hébergement, les labels sont également un bon réflexe (voir à ce sujet notre article sur les labels touristiques).

On opte pour des activités à faible impact...

Pour les activités aussi, on privilégie celles à moindre impact environnemental, qui ne dérange pas la biodiversité et ne sont pas polluantes, comme la randonnée ou la voile plutôt que le canyoning et le jet-ski. Dans de nombreux lieux, vous pourrez aussi, pourquoi pas, vous investir dans des actions de préservation de la nature (nettoyage des plages, protection des oiseaux).

Dans les espaces naturels visités, on respecte les consignes, on reste sur les chemins balisés et on emporte un sac pour ses déchets et une gourde plutôt qu'une bouteille plastique. On s'interdit également les cueillettes et ou de prélever des souvenirs. Lors des achats de ces derniers, on est enfin vigilant sur leur provenance.

… et respectueuse des populations

Avant de partir dans un pays étranger, qu'il soit européen ou plus lointain, se renseigner sur les modes de vie, culture, religion et économie locale vous permettra d'adopter sur place les comportements adéquats, notamment pour ce qui est des règles de politesse et vestimentaires, des pratiques en matière de marchandage ou de pourboire, etc. On prend aussi le temps, une fois sur place, d'observer les habitudes pour mieux s'en imprégner et de discuter avec les personnes rencontrées.

On s’intéresse aux hébergements authentiques, à la cuisine locale, à la langue – en apprendre quelques mots sera d'ailleurs très utile – tout en étant vigilant aux conditions de travail et de salaire des personnels dans le choix de ses hébergements, transports et activités. Enfin, avant de photographier une personne, on lui demande son autorisation.

Une consultation en cours

Différentes institutions et opérateurs touristiques, et notamment ceux engagés pour un tourisme responsable – comme l'association pour le tourisme équitable et solidaire (ATES) ou Agir pour un tourisme responsable (ATR) – ont lancé le 10 mai une consultation pour permettre à tout un chacun de proposer des actions à mettre en œuvre et élaborer une stratégie nationale. Vous pouvez participer jusqu'au 20 juin.

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