Par besoin ou nécessité, le premier confinement a suscité une solidarité inédite, incitant les gens à se rendre service mutuellement pour faire face à la crise sanitaire et sociale. Sur les réseaux sociaux, le nombre et la fréquentation des groupes d'entraide a ainsi explosé afin de faire émerger les besoins et y répondre.

Les groupes d'échanges de services entre personnes n'ont cependant rien de nouveau. Ils ont émergé à partir des années 1980 en réponse aux difficultés socio-économiques, avec des structures comme les Sels ou les Accorderies. Vous avez envie de rendre service et ne refuseriez pas vous-même un coup de main pour apprendre à bricoler, garder votre chien ou travailler votre anglais ? Suivez le guide.

Les précurseurs : les SEL

Imaginés au Canada dans les années 1980 en réponse à la crise économique et au chômage, les systèmes d'échange local (ou SEL) ont une dimension sociale très forte. Ils ont été conçus pour favoriser l'entraide, mais aussi lutter contre l'exclusion en favorisant les liens sociaux et la valorisation des compétences de chacun.

Au sein d'un SEL, les échanges sont pensés non pas entre deux personnes mais à l'échelle du groupe et ils s'affranchissent de tout rapport marchand, en s'appuyant sur une monnaie propre. Quand une personne rend service, prête ou donne un bien à un autre membre du groupe, il reçoit par exemple, dix « grains » (le nom de l'unité d'échange varie selon les groupes) avec lesquels il pourra lui-même obtenir un autre bien ou service auprès d'un troisième membre du groupe. Vous souhaitez participer à un SEL ? Quelque 600 existent en France, recensés et cartographiés par Selidaire, qui fédère un grand nombre d'entre eux. Et si créer un SEL vous attire, l'association met également à disposition un « Mode d'emploi ». 

Carte et informations : www.selidaire.org 

Les Accorderies

Les Accorderies présentent de nombreux points communs avec les Sels. Comme eux, elles sont nées au Canada (mais plus tard, en 2002) et constituent également des réseaux d'échanges basés sur l'entraide et la lutte contre la pauvreté et l'exclusion. Les Accorderies se sont implantées en France dans les années 2010 sous l'impulsion de la Fondation MACIF. Cette dernière en a acquis la propriété intellectuelle et a mis en place un réseau national, pour les agréer, accompagner leur développement, proposer des formations, etc. Aujourd'hui, 36 fonctionnent.

Concrètement, comment ça marche ? Chaque accorderie regroupe des personnes d’un même quartier/ville, les accordeurs, qui mettent gratuitement leurs compétences et savoir-faire à disposition d’autres accordeurs. Petits travaux de bricolage, jardinage, aide au ménage… les services rendus sont facturés au temps : une heure équivaut toujours à une autre heure, quel que soit le service fourni ou les compétences mobilisées.

Si vous souhaitez rejoindre une Accorderie, vérifiez qu'il en existe une près de chez vous et prenez contact directement avec elle. Pour créer une Accorderie, des réunions d'informations sont organisées deux à trois fois par an. 

Carte et informations : www.accorderie.fr

Le boom de la proximité sur les réseaux sociaux

Des groupes de services de voisinage rassemblant des personnes d'un même quartier ou d'une même ville se sont créés sur Facebook. Durant le premier confinement, la tendance s'est fortement amplifiée avec la création de nombreux groupes de services de voisinage par des mairies ou de simples citoyens afin de s'entraider entre voisins (courses, garde d’enfants, etc.) ou pour mener des actions solidaires (confection de masques, pâtisseries pour les hôpitaux, distribution alimentaire, etc.). Non répertoriés, ces groupes portent souvent le nom de la ville, ce qui permet de les retrouver assez facilement. Dans le cas contraire, vous pouvez aussi en créer un en trois clics.

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