Vous avez tondu la pelouse et taillé la haie de Thuyas, direction la déchetterie pour jeter herbes coupées et branchages. Ce n’est pas la seule alternative pour les déchets produits par le jardin. Beaucoup d’entre eux peuvent se recycler : l’herbe tondue, les feuilles mortes, les résidus d’élagage, les fruits pourris… Et comme vous allez le lire, les solutions ne manquent pas.

Selon l’agence de la transition écologique (ADEME), l’entretien du jardin génère environ 160 kg de déchets verts par personne et par an dont il faut se débarrasser. Pas question de les brûler à l’air libre, c’est interdit depuis une circulaire de 2011. La raison ? Brûler des végétaux dégage un cocktail de polluants, en particulier des particules fines qui polluent l’atmosphère et sont dangereuses pour la santé. C’est également une source de risque d’incendies et de nuisances pour le voisinage (odeurs, fumées). Si vous passez outre l’interdiction vous vous exposez à une amende de 450 €. Des dérogations exceptionnelles et strictement encadrées peuvent être accordées par le Préfet du département dans certaines situations (combattre certaines maladies ou éliminer des plantes envahissantes).

Le compostage 

Déjà réalisé par nos grands-parents, le compostage est une pratique toujours d’actualité. Il s’agit de produire un amendement, autrement dit une nourriture pour les plantes, appelé compost. Ce processus reproduit le cycle naturel de décomposition de la matière organique. Vous y mettrez les déchets verts du jardin (tontes de gazon, feuilles, tailles de haies, fleurs fanées, mauvaises herbes, etc.) que vous mélangerez avec des déchets alimentaires (épluchures, marc de café, croûtes de fromages, coquilles d’œufs…) et certains déchets de « maison » comme les mouchoirs en papier, tubes de carton de sopalin, boîtes d’œufs en carton ou du papier journal.

Il existe plusieurs techniques de compostage : le compostage en tas dans un coin du jardin ou en composteur. Ces derniers sont disponibles en jardinerie, dans les supermarchés ou auprès de certaines collectivités. Vous pouvez aussi le fabriquer vous-même. Quelle que soit la solution choisie, il est important de se rappeler que le compostage n’est pas une solution miracle qui fonctionne toute seule. Il faut un minimum d’entretien, aérer le compost de temps en temps en le retournant et l’alimenter suffisamment afin d’obtenir un compost de qualité. Il exige donc un suivi régulier.

Le paillage 

Le paillage consiste à placer au pied des plantes de la matière organique végétale pour nourrir, améliorer la croissance des plantes, limiter le dessèchement en été et la prolifération des mauvaises herbes de l’automne au printemps. Point non négligeable, après dégradation, le paillage participe à la formation d’humus très bénéfique la fertilisation du sol. Il protège certains nuisibles (escargots, limaces...).  Pour pailler, vous pouvez utiliser des tontes de pelouses, des écorces, des branches et des brindilles broyées. Simple à réaliser, il évite le désherbage en limitant la germination des plantes indésirables et vous dispense d’acheter du paillis en jardinerie !

Le broyage 

Le broyage consiste à transformer en copeaux des brindilles et des branches issues de la taille et de l’élagage des arbres, haies ou arbustes. Une fois les végétaux broyés bien secs, ils seront utilisés pour pailler par exemple  les pieds des plantes ou votre potager, L’inconvénient du broyage c’est qu’il faut s’équiper d’un broyeur de végétaux. Il en existe deux types : les broyeurs électriques (haies, arbustes, bois moyennement dur) et les broyeurs thermiques (arbres fruitiers, branches, bois dur). 

Comptez en jardinerie, pour un broyeur électrique premier prix une centaine d’euros et pour un broyeur thermique (essence) 400 euros environ. Certaines communes mettent à disposition des usagers un broyeur ou un service de broyage collectif où il sera possible de récupérer le broyat pour le réutiliser dans son propre jardin. Renseignez-vous auprès de votre mairie ou de votre collectivité.

L’ortie : un désherbant naturel

Ne jetez pas les orties ! Elles vous seront très utiles pour désherber une allée, une terrasse ou une nouvelle surface à mettre en culture. Il vous suffit d’une poubelle, d’eau et un peu d’huile de coude pour réaliser un purin d’ortie (extrait fermenté pur d’ortie). Dans une poubelle, déposez 1 kg d’orties hachées finement – vous pouvez laisser les feuilles mais pas les graines - et 10 litres d’eau. Éventuellement, mixer pour éviter les odeurs et pour que la fermentation soit plus rapide. Placez ensuite le mélange à l’ombre couvert avec un linge pour permettre l’aération. Mélangez tous les jours, voire 1 à 2 fois par jour en cas de fortes chaleurs. Quand le mélange change de couleur et de consistance, c’est prêt. Filtrez et utilisez le purin d’ortie rapidement en pulvérisations répétées sur les mauvaises herbes. Attention, si le mélange a été mal fait (pas assez concentré par exemple), au lieu de brûler les mauvaises herbes, cela va les booster !


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