Il est toujours utile d’avoir de la mémoire. Les prix des carburants atteignent aujourd’hui les sommets de l’été 2008, alors que le prix du brut était 50 % supérieur à ce qu’il est aujourd’hui. Sur la courte période, le prix du baril est passé de 121 à 90 dollars (- 25 %) depuis le 4 mai dernier. Le débat actuel d’une baisse des prix à la pompe autour de 2 centimes le litre (soit de 1,3 %) ne semble pas à la hauteur des variations du prix du brut.

Alors que les professionnels du secteur ont pris l’engagement auprès des pouvoirs publics de reporter rapidement les baisses de prix du brut à la pompe, et même si d’autres critères - tels que l’évolution de l’offre et de la demande sur les marchés du raffinage et les stratégies commerciales des distributeurs - jouent un rôle, il est permis de s’interroger sur les niveaux actuels des prix des carburants. Fin mai, la DGCCRF soulignait dans un rapport à charge que les professionnels du secteur n’avaient pas respecté leurs engagements. La CLCV demande que les pouvoirs publics assurent plus de transparence sur la formation des prix et des marges.

            Pour la CLCV, s’il est important que les baisses du prix du brut soient répercutées sans délai sur les prix à la pompe, le vrai débat se situe sur le niveau des taxes qui aujourd’hui représentent plus de 60 % du prix des carburants. La création d’un dispositif de modulation des taxes pour plafonner la hausse des carburants à la pompe est une nécessité pour le pouvoir d’achat d’une majorité de consommateurs contraints d’acheter du carburant pour aller travailler et vivre tout simplement ! Il est utile de rappeler qu’un consommateur devant faire 50 Km/jour avec un véhicule consommant 7 l de sans plomb 95 aux 100 Km devra dépenser près de 150 € par mois.

Face à cette situation la CLCV demande :

- la création d’un dispositif de modulation des taxes (TIPP et TVA) représentant 65 % du prix des carburants pour plafonner la hausse des carburants à la pompe ;

- une plus grande transparence sur la formation des prix et une vigilance des pouvoirs publics sur les marges réalisées par les intermédiaires ;

- l’affectation des ressources des taxes provenant de la consommation des carburants au développement de transports collectifs publics et à la recherche.