En outre, elle semble dire que les conclusions du débat national organisé par les pouvoirs publics en 2005 et les objectifs fixés par les lois Grenelle de l’environnement sont insuffisants puisque qu’elle souligne la nécessité de définir une politique énergétique pour les années à venir et évoque déjà une décision implicitement prise alliant l’allongement des durées de vie des centrales actuelles et une évolution de notre « mix énergétique » vers d’autres sources d’énergie. 

Tout cela, au moment où le débat est vif autour du prix de l’électricité, illustre l’opacité des données. Or, nous sommes manifestement aujourd’hui à un moment stratégique où des choix s’imposent pour préparer notre modèle énergétique de l’après pétrole. Un tel choix de société, dont les conséquences seront particulièrement importantes pour les consommateurs, exige selon nous d’organiser un débat national décentralisé au plus près des consommateurs, usagers et citoyens sur la base des nombreux scenarii énergétiques chiffrés. En effet, ce débat a trop longtemps été « capté » durant de longues années par certains corps d’experts. 

Ce débat, comme la CLCV l’a déjà demandé lors du précédent en 2005, doit s’engager hors parti pris idéologique, sur des bases économiques, sociales, environnementales et sanitaires incontestées, et avec une évaluation des besoins à moyen et long termes à réaliser en fonction des impératifs de développement durable et en tenant compte des interactions avec les politiques européennes et internationales. 

En ayant pour priorité l’efficacité énergétique, il s’agit de mettre sur la table, dans le cadre d’une expertise pluraliste : 

  • l’identification des besoins réels en énergie aussi bien pour les consommateurs que pour l’industrie et les entreprises (le coût de l’énergie étant un élément d’attractivité du produire en France ainsi qu’un coût de production ayant un impact sur le prix des produits finaux) ;
  • toutes les options accompagnées de leurs coûts réels actuels et anticipés pour les consommateurs, leurs avantages et inconvénients en termes de sécurité d’approvisionnement, d’indépendance énergétique, de conséquences sur l’environnement, la santé, etc. ;
  • les pistes de recherche pour des énergies nouvelles ;
  • les conditions d’accès aux énergies pour garantir à tous l’accès à ce service essentiel.

 Le niveau actuel d’information des consommateurs, leur intérêt pour la question, mais aussi la part croissante des énergies dans leur budget nécessitent, non seulement un réel débat de fond, mais aussi de créer les conditions pour leur permettre de s’exprimer, en étant consultés sur l’avenir de notre modèle énergétique. La CLCV n’accepte pas que l’on dise que ces questions sont trop complexes pour qu’une consultation ait lieu. Elle propose que les conditions d’une consultation loyale et saine soient élaborées par un processus de conférences de citoyens dont l’efficacité a déjà été démontrée sur des sujets tout aussi sensibles.

Voir ici les propositions de la CLCV