Des risques potentiels pour la santé

Les sels de nitrite et de nitrate (E249 à E252) sont ajoutés aux aliments transformés pour améliorer leur conservation et préserver la couleur rouge des viandes et charcuteries. Lorsqu’ils sont ajoutés à la viande et ingérés dans l’organisme, ils sont transformés en composés appelés nitrosamines, dont certains sont classés comme cancérigènes pour l’homme. C’est pour cette raison qu’en 2015, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé la viande transformée (jambon, viande en conserve, …) dans la catégorie des aliments présentant un risque cancérigène pour l’homme. D’après les chiffres de Santé publique France, 63 % des adultes dépassent la quantité maximale de charcuterie recommandée (150g par jour). Les Français sont donc particulièrement exposés.

Des industriels contestent l’interdiction des nitrites. Ils assurent qu’elle pourrait entraîner des problèmes sanitaires car ces additifs contribuent dans certains cas à limiter la prolifération de micro-organismes nuisibles à l’origine du botulisme. Or, le rapport parlementaire estime que ce sont surtout les conditions d’hygiène sur l’ensemble de la chaîne alimentaire qui permettent de réduire, voire d’éliminer ce risque.

Dans cette perspective, l’avis et les recommandations de l’ANSES prévus en avril 2021 sont très attendus.

Sels de nitrite et nitrate : des solutions existent pour s’en passer

Il est possible de se passer de ces additifs. Des industriels l’ont déjà prouvé en proposant des jambons sans nitrites dans les rayons de charcuterie. Ils ont une couleur plus grise et se conservent moins longtemps que les jambons avec nitrites mais ils ne présentent pas de risque pour la santé du consommateur. La CLCV souhaite sensibiliser les consommateurs sur l’intérêt d’acheter un jambon gris et donc sans nitrites !

Une interdiction nécessaire pour la protection des consommateurs

Face à ces constats et par principe de précaution, nous considérons que les consommateurs se doivent d’être protégés face aux risques potentiels que présentent ces additifs. La CLCV demande l’interdiction des nitrites et nitrates ajoutés dans la charcuterie afin de protéger la santé des consommateurs.

Actualité

En janvier 2022, un projet de loi a été voté en première lecture par l’Assemblée nationale fixant une trajectoire de baisse des doses maximales d’additifs nitrés voire une interdiction dans certains cas. C’est l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) qui sera consultée au regard des risques qu’elle aura identifié pour la santé humaine. Le texte doit maintenant être examiné par le Sénat. 

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