La décision de déployer les compteurs Linky sur le territoire vient d’être annoncée par le ministre de l’Industrie, Eric Besson. Si la CLCV soutient le principe des compteurs dits « communicants », devant  permettre aux consommateurs de mieux connaître leur consommation pour mieux la maitriser, elle souligne les nombreuses limites au projet Linky.  

Si les fournisseurs s’engagent à travers une charte (dont on attend une rapide traduction réglementaire) à transmettre aux consommateurs les informations utiles, ces dernières ne nous paraissent cependant pas suffisantes :

- elles sont exclusivement basées sur le tout internet (même si des courriers pourront être demandés), ce qui met à l’écart une large part de la population

- l’historique des données mensuelles sur 2 années ne nous semble pas suffisant au regard des possibilités du Linky pour permettre au consommateur de devenir un réel acteur de sa consommation

- l’engagement pris par les professionnels de fournir des conseils personnalisés n’est pas précis.

Ces engagements, face aux possibilités laissées demain aux fournisseurs de proposer des services d’informations, de conseils payants ne nous paraissent pas suffisamment précis, ambitieux et protecteurs des intérêts des consommateurs. Le risque est réel d’avoir une information gratuite peu utile et de devoir payer pour réellement connaître sa consommation, dont on rappellera que c’est l’objectif prioritaire de la directive européenne à laquelle doit répondre le Linky.

Concernant le coût, le ministre a pris l’engagement que le déploiement de Linky serait financé par les gains de productivité qui en découleront pour ErDF. Nous serons donc vigilants sur ce point et notamment sur l’évolution du Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE).

Devant une telle situation, la CLCV demande :

- que ces compteurs offrent la possibilité aux consommateurs d’être suffisamment informés en temps réel sur leur consommation, dans leur habitation, et sans coût supplémentaire dans l’avenir. La CLCV regrette que cette obligation n’ait pas été mieux prévue en amont.

- qu’un important travail de sensibilisation, d’information mais aussi d’accompagnement soit prévu sur le terrain parallèlement au déploiement. L’évolution des modes de consommation ne peut dépendre d’un seul compteur.

- que le Linky, première brique de réseaux dits communicants, doit prévoir et anticiper en amont la production déconcentrée d’énergie par les consommateurs, la valorisation de leurs capacités d’effacement, etc.

En effet, à terme, les réseaux communicants devront permettre aux consommateurs de choisir en continu parmi les offres des différents fournisseurs qu’ils pourront sélectionner selon certains critères (prix, origine, …) et ce, à travers des équipements de gestion type box.

- de prévenir une « jungle » tarifaire aussi illisible que celle qui est à l’œuvre dans la téléphonie mobile ou beaucoup d’autres secteurs.