Le rééquilibrage diesel/essence : l’alibi pour une augmentation des impôts

Si les pouvoirs publics ont pour seule volonté de rééquilibrer le parc automobile, une égalisation des taxes essence/diesel doit s’effectuer au maximum à recette constante. Il s’agirait donc d’accroître la taxe sur le diesel et de diminuer proportionnellement celle sur l’essence. Un ajustement par le haut n’est rien d’autre qu’une augmentation des impôts de plusieurs milliards d’euros répondant aux besoins budgétaires de Bercy. Une option qui porte gravement atteinte au pouvoir d’achat des ménages.

La taxation ne fait pas baisser la consommation de carburant

Le principe de la taxe carbone est de taxer davantage le carburant pour accroître son prix et inciter à baisser la consommation d’énergie fossile. Mais ce lien de cause à effet est en fait assez ténu. En effet, la France consommait 42 millions de tonnes de carburant en 2006, 2010 et 2016. Une consommation stable alors même que le pays a connu entre 2006 et 2010 un cycle de flambée du prix censé faire baisser la consommation et que sur la période 2006 - 2016 la fiscalité énergétique a beaucoup augmenté.

Le nombre de ménages peinent à modifier leur consommation de carburant même avec une hausse des prix et des taxes. La baisse de la consommation passe par le changement d’équipement (voitures économes, etc.). Un changement qui nécessite des aides plus importantes.

Lever plus d’impôts, mais pour quoi faire ?

Dans un passé récent, la forte augmentation de la fiscalité du carburant a servi à financer la baisse des charges des entreprises (le CICE). Les annonces du gouvernement ne serviront pas à financer la transition énergétique (crédits d’impôts pour l’isolation des logements ou l’achat de voitures économes).

Soucieuse de protéger le pouvoir d’achat, la CLCV s’opposera à une augmentation trop franche de la fiscalité sur le carburant. De nouvelles taxes doivent avant tout servir à promouvoir l’isolation des logements, l’achat d’équipements économes et l’amélioration des transports en commun.