Pour pallier une dépense imprévue, concrétiser rapidement un projet personnel, accélérer l’achat d’un produit notamment sur un lieu de vente, de nombreux consommateurs ont recours au crédit renouvelable. Un crédit à la consommation qui permet d’avoir à disposition une réserve d’argent immédiate et utilisable en toute liberté pour un temps indéterminé. De plus, à la souscription du contrat est bien souvent proposée une carte spécifique (carte du magasin par exemple). L’emprunteur peut ainsi effectuer des achats quels qu’ils soient et des retraits d’espèces à crédit avec la carte de paiement adossée à la somme disponible. La réserve est automatiquement renouvelée au fil des remboursements et le client ne paie les intérêts que sur la partie du prêt utilisée.

Ce crédit peut être proposé par un établissement bancaire, mais « bien souvent, ce sont sur les lieux de vente des enseignes de grande distribution qu’il est présenté au moment d’un achat. Tout consommateur doit alors être informé des conditions du prêt et de l’étendue de ses engagements (montant accordé, mensualités, taux d’intérêt...). Un hic cependant : si en principe, le distributeur de crédit doit vérifier la capacité de remboursement de l’emprunteur, dans la pratique, ce n’est pas toujours bien fait », explique Olivier Gayraud, juriste à l’association CLCV. Une fois le contrat signé, le souscripteur dispose d’un délai de 14 jours calendaires (jours fériés et chômés compris) de rétractation. La durée d’engagement est fixée à un an et se renouvelle par tacite reconduction d’une année sur l’autre, sauf avis contraire.

Attention au taux d'intérêt

Méfiance, car même si cela paraît simple, ce type de financement augmente fortement le risque de déstabiliser son budget et de se laisser tenter par la surconsommation. Il devient vite très coûteux jusqu'à atteindre un risque de surendettement. « Le problème du crédit renouvelable, c’est qu’il est attribué trop facilement et souvent à des consommateurs déjà en situation précaire qui peuvent en contracter plusieurs. Il n’a pas de fin, ni de destination mais a toujours un coût, car le taux d’intérêt est élevé et se rapproche du taux d’usure fixé par la Banque de France* », explique Olivier Gayraud.

* 22,00 % pour les prêts d'un montant inférieur ou égal à 3 000 € au premier trimestre 2024.

Peut-on se tourner vers une autre forme de crédit ?

Il ne faut pas pour autant diaboliser les crédits à la consommation, car il existe une autre forme de prêt dans cette catégorie : le crédit amortissable proposé pour acheter un bien précis avec un taux d’intérêt plus intéressant (de l’ordre de 4 à 6 %), des mensualités fixes, un début et une fin de contrat. Ainsi, depuis la loi Lagarde de 2011, si en tant que consommateur, vous contractez un crédit à la consommation sur un lieu de vente et si celui-ci est supérieur à 1000 €, l’organisme de prêt doit automatiquement vous proposer, en plus d’un crédit renouvelable, un crédit amortissable. Un prêt qui peut également être accordé par votre banque.

Quelle protection pour le consommateur ?

« La meilleure des protections est encore de prendre conscience qu’un crédit, cela se rembourse. Il ne faut pas oublier cette notion d’engagement surtout lorsqu’on se retrouve sur un lieu de vente. Le mieux est d’anticiper un achat et d’aller voir sa banque en priorité pour demander un crédit à la consommation amortissable avec des taux plus abordables », explique Olivier Gayraud.

En plus de cette vigilance à conserver, des « garde-fous » existent. Le prêteur doit adresser chaque mois un relevé récapitulatif de la situation de crédit. Trois mois avant l’échéance de la fin de contrat annuel, son client est informé des conditions de reconduction auxquelles il peut s’opposer, et des procédures de remboursement des sommes restant dues. Il est possible à tout moment de demander à réduire la réserve de crédit, à suspendre ou à résilier le contrat – vous aurez à rembourser le montant utilisé. Vous pouvez aussi demander à transformer le crédit renouvelable en crédit amortissable lors du renouvellement du contrat. Si vous n’utilisez pas le crédit pendant un an (réserve et moyens de paiement), le contrat est suspendu et l’organisme prêteur doit vous demander si vous souhaitez y mettre fin ou le poursuivre.


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