Aujourd’hui les comparateurs sont devenus un passage obligé pour de nombreux consommateurs avant de conclure un achat à la recherche du produit ou du service au meilleur rapport qualité/prix. Ces outils affirment être la solution la plus pratique pour comparer le prix (chambres d’hôtel, voyages, assurances, énergie, outillage …) et nous permettre d’obtenir le meilleur tarif. S’ils peuvent avoir leur utilité face à l’offre pléthorique qui se développe sur internet, il faut néanmoins rester lucide sur leur apport véritable qui doit souvent se limiter à une aide à la décision.

Les limites des comparateurs

Un comparateur n’est pas toujours indépendant vis-à-vis de ce qu’il compare. Les conditions générales ou la rubrique « Qui sommes-nous » permettent de savoir si, par exemple, un acteur de la grande distribution n’est pas derrière un site comparant le prix de produits alimentaires. Ces outils ne comparent que les biens et services qu’ils ont en portefeuille. En l’absence d’une vision exhaustive du marché, rien ne garantit au consommateur qu’en utilisant le comparateur il trouvera le meilleur rapport qualité/prix pour sa recherche.

Un comparateur est rémunéré par les professionnels dont il compare les produits ou services. L’impact éventuel de cette rémunération sur le classement est alors un élément essentiel, c’est par exemple le cas lorsque la rémunération versée est proportionnelle à la mise en avant du produit. Enfin, les critères de classement utilisés par les comparateurs ne sont pas toujours des aides pertinentes à la décision :

  • Le classement par pertinence ou par popularité est discutable et invérifiable,
  • le classement par avis de consommateurs peut être faussé par la présence des « faux avis » (qui ne correspondent pas à un test réel du produit ou du service),
  • le classement par prix est un critère insuffisant dans bien des domaines où la qualité de ce qu’on achète est essentielle (ex : assurance, auto-école).

Des obligations légales à respecter

Face au rôle ambigu des comparateurs – est-ce un outil de comparaison objectif ou une publicité qui ne dit pas son nom ? - le législateur est intervenu afin de rétablir davantage de transparence.  Depuis le 1er janvier 2018, une obligation d’information renforcée s’impose aux opérateurs de plateforme numériques dont l’activité repose sur le classement et le référencement de biens ou de services. Ces règles s’appliquent de manière très large aussi bien aux comparateurs classiques, aux places de marchés, aux moteurs de recherche ainsi qu’aux acteurs de l’économie collaborative.

Une rubrique directement accessible via toutes les pages du site doit informer sur les conditions de référencement et de déréférencement des contenus, les critères et paramètres de classement par défaut et l’existence d’un lien capitalistique ou d’une rémunération entre le site de comparaison et le contenu référencé ayant une influence sur les résultats affichés. L’information relative à l’influence du classement doit également figurer à proximité du contenu classé.

Lorsque l’opération de classement offre également une mise en relation entre l’acheteur et le vendeur, des obligations d’information supplémentaires sont prévues. Il s’agit par exemple de la qualité de professionnel ou de consommateur du vendeur, du descriptif du service de mise en relation ainsi que de la nature des contrats dont il permet la conclusion. Cette obligation d’information permet aux utilisateurs des comparateurs de connaître davantage la nature et la fiabilité du service qu’ils utilisent. La CLCV reste très attentive aux respects de ces obligations légales par l’ensemble des professionnels qui s’adressent aux consommateurs français.


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