Cristaline n’en est pas à son coup d’essai ! En 2007 déjà, la marque avait lancé une campagne de pub très provocante contre l’eau du robinet. Cette fois, c’est sous couvert d’un jeu « Rigol’eau » destiné aux enfants, que Cristaline met en avant sa marque et attaque la qualité ou le prix de l’eau du robinet. Certaines phrases du jeu de 7 familles, présent dans les packs d’eau, sont totalement fondées comme celles sur le recyclage des bouteilles ou les économies d’eau. D’autres, par contre, sont beaucoup plus discutables, voire carrément fausses.

Ainsi, on peut lire sur une des cartes de la série « Robin’eau »  que l’eau du robinet provient parfois indirectement du recyclage des eaux usées. De quoi dégouter nos chères têtes blondes et les inciter à convaincre leurs parents d’acheter de la Cristaline ! Le jeu met aussi en avant un prix de vente moins élevé que celui de ses concurrents pour justifier une réponse négative à la question « l’eau en bouteille, ça coûte cher ». Une bouteille de Cristaline coûte certes moins de 20 centimes, mais par rapport à l’eau du robinet (environ 0,003€ le litre), il n’y a pas photo ! Et pour ce qui est de la qualité, dommage que Cristaline ignore que l’eau du robinet est le produit alimentaire le plus surveillé. Pas de danger donc à boire de l’eau du robinet, là où elle est bonne !

Cette communication très orientée de Cristaline est peut être à mettre sur le compte de la crainte de la marque de voir ses ventes continuer à s’écrouler. En effet, les Français, et plus généralement les consommateurs européens ont considérablement réduit leurs achats d’eau en bouteille tant pour des raisons écologiques (réduction des déchets et des coûts de transport) que pour des considérations économiques.

Les « bars à eau » organisés par les CLCV locales rencontrent un grand succès. Le public y découvre que l’eau du robinet est peu coûteuse et qu’elle présente un impact sur l’environnement plus faible que l’eau en bouteille. Cependant, nous sommes conscients que les choses sont perfectibles ! C’est pourquoi, depuis plusieurs années, la CLCV demande que la qualité sanitaire et sensorielle de l’eau du robinet soit garantie sur l’ensemble du territoire.